43 : españa la vieja

Quinze jours dans les sierras du bas Aragon, voilà qui est aussi dépaysant qu'une plage exotique, même s'il n'y a ni eau turquoise, ni cocotiers, ni touriste !
Une région âpre et rugueuse, aux beaux paysages, s'élevant parfois jusqu'à 2000 m d'altitude, à mille lieues des splendeurs d'Al Andaluz et de la Très Catholique Castille, à mille lieues de l'immonde côte bétonnée par le pognon mafieux.
C'est parfois un vrai voyage dans le temps comme peuvent en témoigner ces quelques photos noir&blanchies à dessein.


Non, ces photos n'ont pas été prises le 5 août 1937 mais bien 70 ans plus tard !
Beaucoup de ces hameaux sont abandonnés, probablement lors de la guerre civile, cette région déjà déshéritée en ayant beaucoup souffert ; ils sont cependant toujours indiqués sur les cartes, et même sur les panneaux de signalisation, n'ayant peut-être pas abandonné tout espoir d'être un jour réhabi(li)tés.
Un regret cependant : les routes ne sont plus ce qu'elles étaient ...
Les anciennes voies sinueuses, étroites et caillouteuses qui serpentaient en caressant lentement les courbes du paysage ont pratiquement disparu, remplacées par des routes trop normalisées, trop lisses, trop roulantes, aux courbes parfaites mais parfaitement dénuées de charme et de surprise. Sans vergogne, elles taillent dans les obstacles, enjambent les vallons, transpercent les crêtes, contournent les villages indignes de sa modernité, n'incitant pas à la flânerie.
On voit encore ça et là quelques vestiges de ces anciennes routes qu'on aurait aimer emprunter à l'ancienne, paresseusement, dans une vieille guimbarde décapotée !

[sur la route du Portugal : Micheline & Cath 1963. ©micheline]

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Je me souviens que j'avais appris pendant ce voyage à dire :la carretera es muy "ondulata"!! Il faut dire que ça brinqueballait dur en 1963 sur les routes menant au Portugal...Une pensée émue pour cette tante un peu folle qui emmenait deux gamines dans un voyage au long cours dans l'Espagne franquiste et dans le Portugal presque arrièré de ces années lointaines mais que de souvenirs!...Sur la photo on voit vaguement cath, elisabeth et colette gautier ,micheline conduit la 2 cv!Nostalgie!!

Anonyme a dit…

elle était très mignonne Catherine avec son petit chemisier blenc et sa jupe bleue marine

Anonyme a dit…

Le Spanish Tour est très apprécié entre ceux qui cherchent l’image romantique de l’Europe… on peut même trouver souvenirs de la Syrie et la Turquie dans ses paysages intérieurs. Mais « le temps des collines » est déjà passé : Il était un fois un petit village où l’école était a l’ombre du clocher et où apprenait aux petits enfants qu’ils appartenaient à un grand pays à protéger contre les envies des voisins et dont la carte imposait sur un pan de mur sa large tache sans sens (coupage bizarre a l’ouest par exemple), cernée de bleu d’un côté, de blanc grisâtre et de masses bistre de l’autre.
Heureusement une nouvelle géographie s’impose.

Anonyme a dit…

Donc, si j'ai bien compris, la seule différence entre 1960 et 2000, c'est qu'il n'y a plus personne dans les rues aujourd'hui?

Anonyme a dit…

Voila. Une nouvelle structure territoriale est nécessaire, d’ailleurs le processus est déjà engagé. Elle doit être adapté aux temps de la société de l’information, caractérisée par la croissance de la mobilité (personnes, marchandises et information). Le problème ou le défi est savoir que faire avec nous anciennes collines témoin de notre passé, quel est leur avenir… peut être il seront destiné aux voyages romantiques… mais il ne me semble pas suffisant.

roch a dit…

Catala, tu dis des choses fondamentalement intéressantes : quel est l'avenir de nos villages désertés? On rencontre dans nos pays de beaux villages très (trop) soigneusement restaurés et dont toutes les maisons sont occupées par des marchands de souvenirs et d'artisanat (made in RPC ?). A quoi ça sert ? Ce ne sont même pas des musées ! Quand on visite ces villages devenus surréalistes, on peut faire de belles photos mais on a l'impression d'un serpent qui se mord la queue ... Peut-on encore parler de village quand il n'y a ni boulanger ni bar-tabac-épicerie ? Ce sont des mortlages !

roch a dit…

L'ancêtre -> suis-je bête ! Si Micheline a pris cette photo, c'est forcément Colette qu'on voit !!
Elle peut pas non plus être au volant de la 2cv !

Anonyme a dit…

Merci Roch pour l’éloge, mais c’est le sujet qui est fondamentalement intéressant, l’équilibre est cassé et l’occupation du territoire n’est pas la même. Dans un mon urbain, quel sens a l’espace entre deux villes ? Ces territoires sont très loin de nos préoccupations quotidiens, son espaces qu’on travers pour aller d’un ville à une autre, quelque chose pour s’amuser les week-ends ou en vacances... Il me sembla, donc, que la seule façon de brancher ces grandes parties de territoire au réseau est les en donnant un caractère urbain (urbanité). Idelfons Cerdà au XIX siècle parlait de urbaniser le champs et ruraliser la ville, dans l’époque de la galaxie Internet ce but il me sembla plus facile.

http://www.unesco.org/most/cerda2.htm