On avait dormi dans un bungalow en lisière de forêt tropicale. Je m'étais levé très tôt le matin et m'étais assis dehors pour profiter de la douceur du temps, de la brume accrochée aux arbres, du soleil levant et ... du silence.
Au début, ce que j'avais devant les yeux suffisait à occuper mes trois neurones.
Mais, petit à petit, je me suis laissé envahir par les bruits environnants ...
Mais, petit à petit, je me suis laissé envahir par les bruits environnants ...
[brume tropicale, Soroa, Cuba]Les merles de Cuba sont connus pour leur chant particulièrement mélodieux et puissant. Je ne les avais pas remarqués jusque là.
Ils étaient nombreux, ils chantaient tous la même mélodie mais avec des rythmes différents, une intensité différente en fonction de leur éloignement, une hauteur différente (en fonction de leur âge ou de leur sexe ?).
Certains s'arrêtaient, d'autres entraient en lice, parfois un soliste s'isolait ou un oiseau d'une autre espèce lançait quelque autre son.
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Et il y avait d'autres bruits plus difficiles à percevoir mais qu'avec attention je discernais de mieux en mieux : crapauds croassant, criquets cliquetant, feuilles faiblement froissées d'un souffle, ruissellements et clapotements, brusques bruissements de branches, craquements et craquettements, chuchottements chuintés, minimes murmures ...
Et tout à coup la forêt silencieuse s'est transformée en une superbe salle de concert ou des musiciens "spacialisés" jouaient une symphonie d'une construction complexe et d'une rare beauté.
J'ai fait RIEN pendant bien plus que 4 mn 33 !Luc Ferrari, compositeur récemment disparu, a, un jour, posé un micro tôt le matin sur une plage et l'a laissé enregistrer très longtemps.
Il a appelé cet enregistrement ... "presque rien".Ça veut tout dire et c'est fascinant !
[presque rien, les Sablettes, le matin] 
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6 commentaires:
Je ne l'ai pas analysée avec autant de précisions, mais mon unique expérience de jungle est également une émotion auditive...
À Palenque, derrière les chants d'oiseaux, il y avait un autre son, et c'est celui là qui m'a le plus marqué, et qui me revient maintenant quand je veux évoquer ce moment : un sifflement très peu modulé, qui gagnait en puissance pendant de longues secondes avant de soudain s'arrêter, pour mieux repartir quelques secondes plus tard. Rien que d'y repenser, j'en ai des frissons. Y'avait pas ça, à Cuba?
Je crois que c'etait le cri des singes hurleurs clot... je n'ai pas eu la chance d'en voir un seul mais c'est vrai que ca met une ambiance particuliere...
Mon experience junglo-sonore la plus marquante c'etait à Tikal (Guatemala) où l'on était absolument seuls et entourés de jungle épaisse d'où sortaient les "habituels" chants d'oiseaux et cris de singes mais surtouts des espèces de rugissements inquiétants (encore plus en voyant les panneaux de signalisations représentant des jaguars)... ca a duré toute la journée et on s'est finalement rendu compte que ces rugissements n'étaient que des enregistrements qui sortaient du musée à l'entrée du site.... ca décoit forcément.....
Ben moi, j'ouvre ma fenêtre à 19h et là, c'est merveilleux: au départ, on entend que les klaxons, mais petit à petit, on commence à percevoir les moteurs qui ronronnent, les freins qui couinent, les amortisseurs qui amortissent et les conducteurs qui s'insultent. C'est magnifique, le silence toulousain !
Les jungles semblent toutes différentes : pas de singe hurleur à cuba, des chants d'oiseaux "minables" à la réunion (mais le rouge incroyable du cardinal !)
La jungle suresnoise ne ressemble pas à la toulousaine : grondement du train, cahotement du tram et, tous les jours, de 18h à 20h les hurlements insoutenables des sirènes de flics (wiouuuuwiouuuuwiouuuu) sur le bd henri sellier ....
L'absence du silence n'est-il pas tout simplement la preuve de la vie ?
et les sirènes de police ou de pompiers à New-York, l'horreur. Depuis hier à St Eloi j'entends les vocalisesd'un merle annonciateur du printemps, d'aileurs "à la chandeleur... (Sagesse populaire) J'ai raement vu les Sabettes avec si peu de monde!!!!.
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