42 : sylvanie

Pour aller au pays des fées, c'est pas compliqué. Mais pour avoir la chance de le voir, c'est autre chose ...
Rendez vous là où j'ai repêché Bambi la dernière fois et, un peu en amont, vous traverserez l'Essonne en vous agrippant à l'armature métallique rouillée d'une antique passerelle dont le tablier a depuis longtemps disparu.
Dès cet obstacle franchi, vous voici à l'orée d'une jungle inhospitalière, sévèrement gardée par des moustiques assoiffés de sang.
Il va falloir avancer ... Frayez vous un chemin à travers les hautes herbes en prenant garde de ne pas vous enliser dans les bauges marécageuses et de ne pas vous déchirer sur les ronces. Les moustiques, vous n'y échapperez pas, c'est le prix à payer.
Si vous êtes venu le bon jour, et si les fées jugent que vous le méritez, il est possible qu'apparaisse à vos yeux cette vision féerique:


La première fois qu'on a cette hallucination, on reste immobile, fasciné par ce paysage dont l'étrange beauté dégage une impression de sérénité qui vous envahi progressivement.
Le moment de stupeur passé, comme dans un rêve, vous aller vous aventurer lentement, de plus en plus loin, en évitant de trébucher sur les pneumopodes des beaux cyprès chauves, longeant les berges de ce qu'on a coutume d'appeler les Sources Bleues.
Et les visions hallucinatoires vont se succéder, de plus en plus belles, de plus en plus mystérieuses.


En été, l'eau est verdie par les lentilles d'eau. Mais venez en fin d'hiver, par une belle journée, lorsque le soleil se fraye un passage à travers les ramures défoliées : l'eau est d'une transparence de cristal dans laquelle se reflète le bleu du ciel, et vous verrez des poissons virevolter dans les rayons du soleil.

Plus tard, en revenant sur vos pas, encore sous le charme, peut-être apercevrez-vous les habitants de ce pays secret, vous observant avec curiosité. Mais il faut pour cela avoir l'œil aux aguets et ne faire aucun bruit pour ne pas effrayer ce bestiaire fantasmagorique, parfois effrayant, toujours bienveillant.


Puissent les fées, les nymphes, les sylvains et autres elfes me pardonner le sacrilège d'avoir dévoilé leur secret ...

[moi j'vous dis : délire d'alcoolique tout ça ...]

Si un jour, le plasticien Jephan de Villiers expose près de chez vous, courrez-y : son œuvre, imprégnée d'une mystérieuse féerie sylvestre, est extraordinaire d'inventivité (voir ici).

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Pour moi, le mystère des sources bleues va de pair avec le mystère de la maison au fond.

Sais-tu que l'île et les marais de Saint Eloi servent souvent de décors à mes rêves?

Anonyme a dit…

quel poëte ce mec!!

Anonyme a dit…

Formidable, la découverte de cette zone peuplée de fées mais aussi de sangliers...
Tu devrais lâcher la réparation des bonshommes pour te lancer dans la photo "pro"...

Anonyme a dit…

c'est sûr que tu n'auras pas de mal à occuper ta retraite. Si on avait fait l'échange des deux îles comme on y avait pénsé je me demande si Papa n'aurai pas trop civilisé le paysage en rendant les lieux accessibles au "tracteur" ?

Anonyme a dit…

sur un point on est d'accord
: " le tourisme-visionair " ou " preludes visuele "
un certain regard artistique - pris par un objet - des choses que d'autre ne
remarque pas

pendant des promenades semblable je m'imagine d'etre tout petit ( un peu
comme le nain )
ainsi la foret prends tout d'autre dimension - change de perspectieve et
donne un agreable sensation d'avoir un peu peur ....
on entends pousser l'herbe et rire les feuilles

merci pour ta belle promende !