24 : regardez voir ...

Lorsque j'ai vu cette reproduction, elle a immédiatement attiré mon regard, sans que je sache pourquoi. J'avais pourtant l'impression de connaître ce tableau par cœur !
Comme chaque fois que je regarde un tableau ancien, je suis d'abord intéressé par la représentation qu'il donne de la vie quotidienne à l'époque. Je trouve ça toujours assez émouvant.


Il s'agit ici d'une maison bourgeoise du Pays Bas au XVII ème siècle, probablement de riches marchands. On peut imaginer que la femme est la fille de la maison et l'homme son frère ou son prétendant. Elle touche ce magnifique virginal en ébénisterie précieuse.
Si elle est une musicienne accomplie, elle joue du Froberger ou du Buxtehude, mais le plus probable est qu'elle "pianote" (anachronisme !) une mélodie populaire : accompagne-t'elle l'homme qui chante ?
Bercé par la musique, mon regard erre, s'attarde sur le tapis de table rêche au toucher, glisse sur le froid carrelage, carresse la nuque de la rouquine, s'étonne des manchettes extravagantes du bélâtre (les enlève-t'il pour manger ?).
Après avoir laissé voyager mon imagination, je fais comme avec chaque tableau que je regarde : je m'intéresse à la technique. Et c'est là que quelque chose me semble clocher. A plusieurs reprises mes yeux reviennent sur deux détails qui m'accrochent et m'interrogent.
Il y a d'abord le reflet surprenant de la fenêtre sur le carrelage : je suis pratiquement certain de n'avoir jamais vu ça sur un tableau de cette époque. Ni des siècles suivants d'ailleurs, en tout cas jusqu'aux impressionnistes. Me trompé-je ?
Et puis il y a cette tache jaune sous la fenêtre, reflet de l'épinette sur le mur blanc. Voilà un détail encore plus intriguant : d'après ce que je crois savoir, il faut attendre Monet et surtout Gauguin pour que soit révélé ou en tout cas formulé l'inexistence du blanc, cette non-couleur qui se contente de refléter les couleurs des objets qui l'entourent, avec une luminosité variable en fonction de l'intensité et de la direction de l'éclairage.
Gauguin qui n'hésite pas à peindre en vert un "Cheval Blanc" dont la robe irradie la végétation qui l'entoure. Gauguin qui conseille à Sérusier, l'auteur du remarquable "Talisman", de peindre les ombres en bleu s'il les voit bleues. Gauguin pour lequel j'ai toujours eu une admiration sans limite !
Mais mes connaissances en histoire de l'art sont, elles, limitées : je ne suis pas certain de la réalité de ce que je dis et, à part que je suis sûr que ce tableau n'est pas ce qu'il semble être, je donne, comme vous, ma langue au chat.

La réponse est ici.

Personne n'a trouvé mais bravo Léon, tu es le meilleur !

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais Roch qu'est ce qu'on pourrait dire ? Qu'on ne sait pas regarder? déja qu'on avait compris qu'on ne savait pas entendre ni écouter ,bientôt tu vas nous démontrer que pour l'olfactif on peut aller se rhabiller quant au sensitif tu trouveras bien un stratagème !! Non tu es décidemment trop fort !

Anonyme a dit…

Ce qui est drôle, c'est qu'en voyant l'image de la note-réponse, donc affichée en plus petit que dans la note-devinette, j'ai soudain remarqué l'hyperréalisme des poutres au plafond... détail qui ne m'avait pas du tout effleurée la semaine dernière !
Très impressionnant, en tous cas, et bravo Léon !

Anonyme a dit…

pour l'olfactif, on en reparle quand j'aurais arrêté le tabac ...
quant aux poutres, elles ne me faisaient pas penser hyper-réalisme mais plutôt carton pâte !

félicitations aussi à juliette pour jonathan janson et à phi-le-b pour carol hilliard : c'était pas mal trouvé !

roch a dit…

le lien que j'ai donné pour la réponse n'était pas très intéressant alors pour en voir plus sur le travail de sugimoto:
cliquez ici
et
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Anonyme a dit…

tu nous a bien eus et décidément tu es trp fort, il ne faut pas t'appeler Roch, mais Pic (de la Mirandole)

Anonyme a dit…

non, le trop fort c'est Léon : il est le seul à avoir remarqué ce que tout le monde aurait pu voir dans le miroir !!!!!!!